Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/292

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il s’en trouvoit de si misérables, qu’il les falloit revestir tout de neuf[1]. » Mais préalablement, le prisonnier, comme pour se purifier avant d’être admis à lever la châsse révérée du saint évêque de Rouen, devait, du moins anciennement, se confesser, dans la maison du hallage, au chapelain de la confrérie de Saint-Romain[2].

Notons ici une différence entre l’ancien cérémonial et celui des derniers siècles. En 1210 (nous l’avons vu par la lettre qu’adressèrent l’archevêque Robert et le châtelain d’Arques, au roi Philippe-Auguste), le cérémonial était bien simple. Le clergé de Notre-Dame se rendait processionnellement aux prisons ; les détenus étaient devant la porte, et le chapitre choisissait entre eux celui qu’il voulait favoriser de la fierte. Au xive siècle, et dès la fin du xiiie, ce n’était plus la même chose. Le chapitre, qui, les trois jours des Rogations, avait fait interroger tous les prétendans par ses députés, en choisissait un, le jour de l’Ascension, l’envoyait chercher ; puis, immédiatement, la procession de la cathédrale se mettait en marche, et se rendait à la Vieille-Tour, où elle faisait une station avec la châsse de saint Romain, en attendant le prisonnier

  1. Défense pour le privilège de la fierte, par Dadré. Rouen, 1609, in-8o., page 41.
  2. Reg. cap. Rothom., 25 mai 1656.