Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/341

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jour de l’Ascension, et d’y assister à la procession de la fierte, une torche à la main. Nous avons sous les yeux l’original d’un acte du bailli de Rouen, en date du 24 mai 1358, où il est dit : « Pour mémoire du dit prévilége, est le dict prisonnier tenu, et est acoustumé de retourner tous les ans au jour de la dicte feste (de l’Ascension) à la procession et église dessus dictes, portant un cierge en la main. » Les complices de celui qui avait levé la fierte devaient, comme lui, figurer à cette procession, mais pendant quelques années seulement[1].

Dans les premiers tems du privilége, les prisonniers délivrés furent-ils exacts dans l’accomplissement de ce devoir ? Nous l’ignorons ; mais, dès l’an 1342, on voit Gautier Héron, qui avait précédemment obtenu la fierte, condamné, le 10 juin, par le chapitre, à figurer nu-tête à la procession du Saint-Sacrement, tenant à sa main un cierge éteint, ou bien à donner deux marcs d’argent pour faire une image du même métal, et cela parce qu’il n’avait point paru cette année à la procession de la fierte. Raoul Heusé, qui, ayant obtenu le privilége en 1403, avait manqué, en mai 1418, à la procession du jour de l’Ascension, fut arrêté le 6 juin suivant, par ordre du chapitre, et mis dans les prisons de l’église, où il jeûna pendant cinq

  1. Reg. du chapitre, mai 1502.