Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/519

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matin, déposer leurs armes chez des personnes de connaissance, pour aller ensuite à la messe, lorsqu’au carrefour près du pont, ils rencontrèrent le sieur Le Bigot, officier dans le régiment de Bourbonnais, qui les railla, dans les termes les plus humilians, sur les armes qu’ils portaient. On mit l’épée à la main, et Jean Yoris, après avoir protesté plusieurs fois que c’était à son corps défendant, porta au sieur Le Bigot un coup dont il mourut presque aussi-tôt. Yoris se refugia dans l’église de Vernon, où il fut arrêté.


1714. « Messieurs du chapitre n’ayant trouvé aucun prisonnier dans le cas de la fierte, ont envoyé un chapelain en avertir la cour, pourquoi chacun s’est séparé. » (Registres du chapitre.)


1715. Marie Bertin, journalière, âgée de 29 ans, de la paroisse de Sentilly, diocèse de Séez.
    Enceinte des œuvres d’un nommé Guérin, elle accoucha debout dans un grenier, à l’insu de sa mère. Transportée, hors d’elle-même, elle releva son enfant, qui était tombé à terre, chercha à l’étouffer avec ses doigts, puis descendit promptement à sa chambre où elle prit une petite fiole d’eau bénite, qu’elle lui versa sur la tête pour le baptiser. Alors, elle remonta au grenier, où elle l’étrangla avec une jarretière. Elle fut condamnée à mort par la haute justice d’Hyèmes.


1716. Claude Drouet, âgé de 66 ans, matelot, né à Dieppe.
    Il s’était engagé, avec le sieur Augué, capitaine d’un bâtiment marchand, pour servir sur son navire en qualité de matelot, moyennant le prix de 10 livres par mois, tant qu’on serait à terre, et 25 livres quand on serait en mer. Trois mois s’écoulèrent sans que son capitaine lui donnât un sou ; Drouet avait une femme et des enfans, et il ne savait comment les nourrir. Plusieurs fois il alla à l’auberge de la