Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/605

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NOTICE
SUR


LA CHASSE DE SAINT-ROMAIN,


PAR M. A. DEVILLE.


Après avoir donné la description de la châsse de Saint-Romain, il n’est pas sans intérêt pour l’histoire du privilége de rechercher l’origine de ce reliquaire.

Disons d’abord que c’était celui qui servait à la cérémonie de la fierte à l’époque de la suppression du privilége. Échappé, comme par miracle, à l’enlèvement et à la destruction des nombreuses pièces d’orfèvrerie que possédait la cathédrale de Rouen, il fut rendu à la fabrique vers 1795, et fait aujourd’hui le principal ornement du trésor, assez pauvre il est vrai, de cette métropole.

On a vu, dans le corps de l’ouvrage, que ce fut l’archevêque de Rouen Guillaume-Bonne-Ame, élu en 1079, mort en 1110, qui enferma le premier les restes de saint Romain dans une châsse : « Corpus sancti Romani prœsulis de propriâ œde in metropolitanam basilicam transtulit et in scrinio auro argentoque cum preciosis lapidibus operosè cooperto reverenter locavit », dit Ordéric Vital, témoin pour ainsi dire oculaire, puisqu’il fut ordonné prêtre par ce prélat.

Une grande famine ayant éclaté dans Rouen, on enleva l’or qui recouvrait cette châsse, pour subvenir aux nécessités des pauvres. L’archevêque Rotrou, en 1179, en fit faire une nouvelle, enrichie d’or et de pierres précieuses. Il y déposa les reliques du saint, en présence d’Arnoul, évêque de Lisieux,