Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/62

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sieur D’Attigny ? Sacy terminait ce premier factum, en remarquant que le chapitre de Rouen, qui était intervenu dans les procès de Péhu et de D’Alleray, s’était bien gardé de paraître dans la présente affaire. « Cet abandon de la part d’un corps aussi vigilant pour la conservation de ses droits, n’étoit-il pas une condamnation du sieur D’Attigny ? » C’était proprement un défi que Sacy adressait au chapitre. Le chapitre l’accepta, et intervint enfin dans ce procès où son privilége jouait un si grand rôle. Mais alors Sacy, dans un second factum, attaqua en face et avec vigueur ce privilége qu’il avait jusqu’alors épargné. La légende de la gargouille, l’histoire de la concession du privilége par Dagobert, furent reléguées par lui au rang des fables. Il releva les anachronismes de ces récits mensongers, non toutefois sans commettre lui-même des erreurs de date assez graves, et en refusant au privilége une antiquité que lui donnent les titres les plus authentiques. Puis il examina le privilége en lui-même, qu’il attaqua comme une usurpation sur les droits de la couronne, comme une source d’impunité pour de grands coupables. Le chapitre, outré de ce qu’il avait plaidé qu’en tout cas ce privilége devait être réservé exclusivement pour des justiciables du parlement de Normandie, s’était écrié que « si cette prétention étoit admise, le privilége étoit anéanti, et qu’il vaudroit presque autant