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ROME ET L’ACADÉMIE.

se présentait sous un aspect charmant pour l’hiver que nous devions passer à Rome.

Après quelques courses un peu désordonnées à travers les monuments, les églises, les rues, où, à chaque pas, un fragment antique, une ruine admirable vous arrêtent ; après ces musées parcourus fiévreusement, cette campagne et ces villas dont rien ne peut rendre la splendeur, il nous fallut pourtant songer aux devoirs de société, qui ne cessent jamais de vous poursuivre où que vous soyez, et, quelques jours après notre arrivée, nous nous rendîmes un dimanche soir à l’Académie de France, dont Horace Vernet était encore le directeur.

Je fus frappé, en entrant dans le salon, de l’élégance toute parisienne qui y régnait. Au milieu de femmes charmantes, d’ambassadeurs, de princes italiens, de ce que Rome avait de plus brillant, je fus heureux de retrouver d’anciens camarades, Flandrin, Simart, élèves de l’Académie, qui me firent le plus chaleureux accueil. Je fus présenté par Bertin à Horace Vernet, et reçu avec une cordialité un peu militaire qui me mit tout de suite à l’aise ; ensuite à madame Vernet. Malgré moi, je cherchais des yeux une personne dont j’avais entendu parler depuis peu, mais souvent, car on prévoyait un mariage prochain.