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L’ATELIER D’INGRES.

voir visitée avant l’invention de ces merveilleux moyens de transport qui vous privent de mille détails charmants, qui vous font passer comme une flèche devant ces ravissantes petites villes que quelques heures suffiraient pour visiter, mais où l’on aurait trop de temps à passer, s’il fallait attendre le train du lendemain, et qui n’auraient plus peut-être d’abri à vous offrir.

À mes derniers voyages, j’avais cet âge où l’on éprouve toujours la crainte de ne pas arriver : aussi ai-je très-agréablement profité du nouveau moyen d’aller vite au but ; mais il y aurait de l’ingratitude de ma part à ne pas donner un mot de regret à ces pauvres et modestes voiturins qui m’ont permis de jouir bien complétement ; dans tous ses détails, d’un si beau pays et de tous ses chefs-d’œuvre.

Notre première étape fut la Riccia. Nous savions trouver là bon nombre de nos amis, Bertin et quelques autres paysagistes, pour qui c’était un endroit privilégié. Ils nous firent partager leur bon et gai déjeuner, et l’idée me vint alors de les inviter à dîner. Pourquoi pas ? fut le cri général. Bertin avait sa voiture : on chercha des chevaux, on attela, et nous voilà partis de conserve et dînant le soir à Velletri. La partie n’était pas complète ; ils vinrent déjeuner avec nous le lendemain dans les marais Pontins. Le soir en-