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POMPEÏ ET L’ART ANTIQUE.

sances du métier, et malheureusement, pour approfondir certaines questions, les artistes n’auront jamais l’érudition nécessaire. Aussi me suis-je toujours trouvé réduit à des conjectures, et ne puis-je qu’interroger, et non me prononcer.

J’ai entendu faire bien des suppositions sur les peintures d’Herculanum et de Pompeï : aucune ne me satisfait.

Quelques-uns pensent que ces décorations étaient faites sur des poncifs de peintres habiles, que des ouvriers reproduisaient sur les murs. Comment se fait-il alors que pas une de ces peintures ne se trouve répétée, ainsi qu’il arrive pour nos papiers peints ; si le sujet est souvent le même, si la composition est quelquefois presque identique, la dimension diffère, ce qui exclut l’idée d’un poncif ; de plus, la valeur de l’exécution varie très-souvent : il faut donc laisser aux auteurs de ces peintures le mérite de l’initiative.

Quant aux tableaux proprement dits, faits sur bois ou sur toute autre matière, j’avoue ne pouvoir me les figurer appendus sur les murs d’un temple, comme on fait de nos tableaux sur les piliers de nos églises : pareille barbarie m’étonnerait bien de la part des Grecs, et je m’imagine difficilement Ictinus consentant à laisser détruire ainsi l’harmonie des lignes de son architecture.