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L’ATELIER D’INGRES

core décidé à faire une démarche qui me paraissait prématurée.

D’autres amis revinrent plusieurs fois à la charge, et je pris mon parti.

Mais, avant tout, je voulais avoir l’opinion de M. Ingres, et je lui écrivis pour le prier de me dire si je pouvais tenter une pareille épreuve, ne voulant pas agir sans son consentement.

Il me répondit la lettre que voici :

« Mon cher Amaury,

« Vous voulez bien me consulter sur votre présentation à l’Institut.

« Je n’hésite pas à vous le conseiller ; vous avez un véritable talent, et il est toujours bon de prendre rang. Il est difficile d’arriver tout d’abord, mais on arrive…

« Je me ferai toujours un vrai plaisir de vous être utile, comme à mon élève et mon ami.

« J. Ingres. »

J’allai le remercier, et je rencontrai chez lui Flandrin, auquel il annonça ma candidature, en ajoutant :

« Il faut qu’un jour il soit des nôtres. »

Flandrin fut fort aimable, et me dispensa gaiement de lui faire une visite.

L’Institut de France se compose, comme on sait, de cinq académies.