Page:Amaury-Duval - L’Atelier d’Ingres.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
269
CANDIDATURE À L’ACADÉMIE.

Bouche-d’Or. Vous n’avez pas de chances, et je ne vous donnerai pas ma voix, parce que je suis pour qu’on ne mette sur la liste de la section qu’un nom ou deux, pas davantage. Je bataille, et je bataillerai toujours pour cela ; ces listes à n’en plus finir, c’est absurde. Un nom, deux au plus… je le disais encore dernièrement à l’Académie… »

Il se lançait dans une théorie sur les listes courtes, quand je l’arrêtai en lui disant :

« Mais, Monsieur, soyez bien convaincu que je n’ai d’autre prétention en ce moment que de prendre date ; il faut bien commencer… et si un jour je parviens à n’être pas indigne…

— Ah ! cela, c’est autre chose, me répondit-il, vous y arriverez, j’en suis sûr… Et tenez… je passais il y a quelque temps à Saint-Germain en Laye ; je suis entré dans l’église, je ne savais même pas qu’il y eût là de la peinture… et j’ai trouvé ça très-bien… J’ai même chargé un curé de vous le dire ; je ne sais pas s’il a fait ma commission… »

Je fus tout surpris, très-flatté, et j’allais le remercier de son indulgence, quand nous fûmes interrompus par l’entrée de M. Hesse, qu’on appelait le père Hesse, pour le distinguer de son neveu, le brillant auteur des Funérailles du Titien.

« Ah ! te voilà encore ! lui dit Vernet, tu veux donc être nommé à l’ancienneté ? »