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L’ATELIER D’INGRES.

Un portrait-étude de madame Jal restera comme une très-belle chose de forme et de modelé, mais sans la moindre recherche de la couleur. C’était un dessin légèrement colorié, mais un très-beau dessin. L’année suivante, au Salon, il exposa le Rêve d’amour, qui fit jeter les hauts cris à M. Ingres et le fit traiter d’apostat.

Nous avions aussi pour camarades deux frères, dont l’un est arrivé à une certaine illustration, et dont l’autre est resté assez effacé, je ne puis m’expliquer pourquoi, après un brillant début au Salon avec un charmant portrait de femme. Je veux parler des Étex. Le plus jeune faisait de la peinture ; l’aîné sculptait, comme on sait, et il avait déjà, je crois, en travaillant à l’atelier de M. Ingres, quelque prétention à être plus universel qu’on ne l’est aujourd’hui. L’architecture même, plus tard, ne lui fut pas étrangère. Absolument comme Michel-Ange.

Un des élèves de l’atelier qui travaillaient avec le plus d’ardeur était Ziegler. Plus âgé que la plupart de nous, reçu avocat, ce qui nous inspirait beaucoup de respect, il avait un besoin de produire qui peut-être, à mon sens, lui fut nuisible.

Son ambition perçait déjà, si même il la cachait. Il avait passé bien plus rapidement que nous par tous les degrés de l’apprentissage, non