Page:Amiel - Charles le Téméraire, 1876.djvu/31

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Bergers des monts, gens de paix et de foi,
Par Saint Fridol ! qui sort peu n’apprend guère.
Femmes, vieillards, enfants, écoutez-moi,
Car j’ai vu Charle et fait la grande guerre.


Comme le torrent du grand mont
En Mai, devenu plus sauvage,
Déborde et couvre son rivage
De blocs, d’écume et de limon,
Ainsi d’heure en heure plus forte,
Suivant le sillage du sang,
Notre armée allait grossissant,
Roulant cohorte après cohorte.