Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/114

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pourrait appeler l’unité topographique de cette ville, composée dans l’origine de plusieurs villes en l’entourant d’une enceinte à peu près continue[1]. Le premier Tarquin, après Ancus Martius, avait eu l’honneur d’entreprendre ce grand ouvrage ; Mastarna eut la gloire de l’achever.

Cette enceinte était formée de deux parties distinctes : un mur appliqué contre les collines et contournant les sinuosités de leurs pentes, sauf là où, soit leur escarpement, suffisamment abrupte, soit le voisinage[2] du Tibre, rendaient ce mur inutile, et un fossé muni en dedans d’un relèvement en terre qu’on appelait un agger.

On peut suivre facilement la direction du mur de

  1. Le mur n’enveloppait pas tout le côté occidental du mont Capitolin. On le voit par le récit de la tentative des Gaulois pour surprendre la citadelle (Tit. Liv., V, 47), qui gravissent le rocher sans trouver de murs sur leur chemin. Nibby s’est donc trompé en croyant reconnaître de ce côté les restes des fortifications du Capitole. (Rom. ant., I, 95.) S’il en eût existé là, les Gaulois les auraient rencontrées avant lui. Ciceron dit positivement (De Rep., II, 6) que la citadelle était défendue par un escarpement à pic et par le rocher taillé tout alentour. Ainsi au moins le sommet sud-ouest, qui portait la citadelle, n’était fortifié que par la nature.
  2. Ici les témoignages sont décisifs, et je ne comprends pas qu’on en ait pu méconnaître l’évidence. Tite Live (II, 10) oppose les endroits défendus par des murs à ceux qui ne l’étaient que par le Tibre. Denys d’Halicarnasse (V, 23) affirme qu’il n’y avait pas de mur dans les parties de la ville voisines du fleuve ; et ailleurs (IX, 68), que là le fleuve servait de muraille. Il n’en existait donc point entre le Forum Boarium et le Tibre. On a trouvé au bord du Tibre des bornes qui indiquaient la limite du Pomœrium.