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d’après leur propriété, qu’ils sont tenus de déclarer de bonne foi, comme en Angleterre pour la perception de l’income tax.

Ceux qui possèdent plus de 100,000 livres ou as[1] (asses) constituent la première classe.

Les trois quarts, la moitié, le quart et le demi-quart de ce capital placent les citoyens dans l’une des quatre classes qui suivent la première.

La dernière classe, qui ne se compose que d’une centurie, renferme tous ceux qui possèdent moins de 12,500 livres ou qui ne possèdent rien du tout.

Les 18 centuries de cavaliers sont, les unes patriciennes, les autres plébéiennes.

Chacune des 193 centuries, quel que soit le nombre d’individus dont elle se compose, a un suffrage, c’est-à-dire une voix.

On voit que c’est le droit que confère la propriété, substitué au droit que donne le nombre.

Une seule centurie, la dernière, était aussi nom-

  1. L’as était d’abord une livre de cuivre. Au sixième siécle ; il était réduit à deux onces. Le prix des objets avait dû augmenter en proportion. M. Böckh(Metr. unters., 1838, p. 427) estime qu’il avait seulement quintuplé ; il pense qu’on a quintuplé aussi les chiffres du cens de Servius Tullius pour les mettre en rapport avec la valeur diminuée du cuivre, et qu’il faut, par conséquent, les réduire au cinquième. Les cent mille as de la première classe descendaient ainsi à vingt mille. En 302 (Gottl., Röm. Verf., p. 246), un bœuf valait cent as et une brebis dix. À ce taux, le minimum de la propriété exigée pour faire partie de la première classe eût donc été équivalent à un troupeau de deux cents bœufs ou de deux mille moutons.