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breuse à elle seule que toutes les centuries[1] de la première classe, cependant elle n’avait qu’une voix contre quatre-vingts.

Les centuries exclusivement patriciennes de cavaliers au nombre de six ou de douze[2] n’avaient que six ou douze voix.

Les cinq premières classes, qu’on appelait les riches (locupletes), en avaient 170.

La prépondérance n’était donc accordée ni à la multitude ni à l’aristocratie, mais à la propriété, qui, en latin comme en français, s’appelait aussi la fortune, nom de la déesse favorite de Mastarna.

Si les 18 centuries de cavaliers qui votaient les premières se réunissaient aux 80 centuries qui votaient immédiatement après, toutes ensemble pouvaient former une majorité de 98 voix contre 95, et rendre inutile la continuation du scrutin.

Un autre principe indépendant du nombre intervenait dans la constitution de Servius Tullius, un principe qui a été bien romain, mais qui, dans l’origine, a

  1. Cic., De Rep., II, 22.
  2. Selon qu’on voit la part faite aux centuries de cavaliers des trois anciennes tribus, doublées par le premier Tarquin, dans les six suffrages accordés à six centuries de la constitution de Servius ou dans les douze autres qui, avec les six, formaient dans cette constitution les dix-huit tribus de cavaliers. (Voy. Göttling, Geschichte der Römischen Verfassung, p. 253.) On n’est pas d’accord sur ce point ; mais il est certain qu’aux anciennes centuries de cavaliers, Servius Tullius en avait ajouté de plébéiennes.