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monument écrit dont il soit fait mention est le traité d’alliance conclu entre Servius et les populations latines, traité qui se conservait encore au temps de Denys d’Halicarnasse[1] dans ce temple de Diane sur l’Aventin que Servius, disait-on, avait construit à l’imitation du temple de l’Artémis d’Éphèse, et où était une statue de bois de Diane fort ancienne et semblable à une statue de la déesse qu’on voyait chez les Phocéens de Marseille[2].

Rome commence à peine et déjà elle reçoit les influences directes de la Grèce, sans parler de celles qui encore plutôt et dès le premier Tarquin ont pu lui arriver par les Étrusques et antérieurement encore passer d’Étrurie à Rome par les Sabins.

La fixation de la monnaie, des poids et mesures, l’emploi de l’écriture, toutes ces choses qui sont le signe d’une civilisation plus avancée, paraissent à Rome sous le roi qui y a établi une constitution analogue aux constitutions modernes. Tout cela se tient et s’explique, si l’on admet que Servius a pu connaître des institutions grecques semblables à celles qui furent les nôtres, par ces communications dont la position du Cælius m’a suggéré la première idée.

Servius Tullius, qui donnait à tous les citoyens un droit individuel en leur imposant un devoir envers l’État, qui les distribuait en centuries et en classes,

  1. Den. d’Hal., IV, 26.
  2. Strab, IV, 1, 5.