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sure générale. Aux fêtes des Lares que chacun célébrait à la ville dans son quartier (compitalia), et à la campagne dans son district (paganalia), il ordonna que tous, sans exception, contribuassent pour le sacrifice par une pièce de monnaie différente, selon qu’elle était offerte par un homme, une femme ou un enfant.

Bien qu’il fût un chef guerrier, Mastarna fit très peu la guerre. Tite Live ne cite qu’une bataille gagnée sur les Étrusques de Véies près de Rome et sur leurs voisins[1]. Denys d’Halicarnasse parle de l’Étrurie tout entière révoltée, de vingt ans de guerre et de trois triomphes[2]. L’Étrurie, que Tarquin n’avait pas conquise, ne se révolta pas sous Servius. Comme Numa, auquel Tite Live le compare[3], Servius avait autre chose à faire que de guerroyer. Numa avait organisé Rome religieusement, il l’organisa politiquement. Il fondit les trois races qui après lui cessèrent d’être distinctes, c’est de lui que datent réellement Rome et le peuple romain.

Il est impossible de ne pas s’intéresser à ce bon et sage Mastarna, le meilleur des rois de Rome. Le but politique qu’il se proposa, les institutions qu’il fonda, et qui survécurent à la royauté même, ajoutent encore

  1. Tit. Liv., I, 42.
  2. Den. d’Hal., IV, 27. Denys semble se démentir lui-même, car il ne nomme, parmi les ennemis vaincus par Servius, que les habitants de Véies et de Cures, dans le voisinage de Rome, et ceux de Tarquinii qui n’en était pas très-éloignée.
  3. Tit. Liv., I, 42.