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demeure sur le Cispius, sa haute demeure qu’il a placée là pour dominer le quartier patricien, pour tenir sous ses pieds les méchants patriciens, les insolents Sabins, et les empêcher d’insulter les Romains du Palatin, les Latins de l’Aventin et du Cælius.

Les Latins le plaignent, les plébéiens le plaignent ; ils voudraient l’entourer, le suivre ; les soldats de Tarquin les en empêchent.

Les hommes du Palatin, de l’Aventin et du Cælius gémissent en le voyant passer ; les soldats de Tarquin leur défendent de gémir.

Le vieux roi s’en va seul d’un pas lent et d’un pied boiteux, l’âme brisée de douleur, et essuyant avec sa robe royale le sang qui dégoutte de son front au devant de ses yeux et l’empêche de voir son chemin.

Quand il arrive dans la Bonne-Rue, dans le quartier des Sabins, dans le quartier ennemi, on l’insulte, on le raille, on le menace. Voilà ce qu’a dû souffrir des arrogants Sabins le grand chef étrusque, le bon Mastarna.

Il était parvenu à l’extrémité de la Bonne-Rue et au commencement du Vicus-Virbius, par où l’on monte à cette partie de l’Esquilin où était la demeure, du roi.

Déjà il voit tout près de lui sa maison royale du Cispius, où il espère reposer son corps malade, n’être plus outragé comme un misérable, où il espère mourir en paix.

Mais, comme il passait devant le temple de Diane,