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était orné, et qui était l’œuvre d’artistes étrusques. Puis, passant le pont Saint-Ange, nous serions en cinq minutes dans l’ancienne Étrurie, et aurions par là le sentiment de sa proximité.

Le chemin de fer nous mènerait en une heure à Cervetri, et en deux heures à Civita-Vecchia, près de Corneto. À Cervetri et à Corneto, nous trouverions les nécropoles considérables de deux villes étrusques voisines de Rome et Tarquinii.

Je prierais M. Mommsen de réfléchir que l’Étrurie, si proche, était un pays déjà en rapport avec la Grèce par le commerce et les arts avant le temps des Tarquins. Il me semble difficile qu’à la première vue M. Mommsen ne fût pas ébranlé dans son opinion et repoussât aussi complètement l’idée qu’un grand pays civilisé a pu exercer quelque action sur une ville qui l’était beaucoup moins et qui était à ses portes. Peut-être il se sentirait disposé à plus d’indulgence pour les nombreux témoignages des anciens en faveur des emprunts faits par les Romains à la civilisation étrusque.

Mais, avant de déterminer ce que Rome a reçu des Étrusques, il est nécessaire de se demander ce qu’était et d’où venait ce peuple.

J’épargnerai au lecteur, et je réserve pour un autre ouvrage, la discussion des renseignements assez souvent contradictoires que les anciens nous ont laissés sur ce sujet et les systèmes très-divers dont ils ont fourni aux modernes les matériaux.