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Après ces indications rapides de ce qui est propre a l’ancienne Étrurie, j’arrive à l’objet qui nous intéresse particulièrement à Rome : la détermination de l’influence que les Étrusques ont exercée sur les Romains.

Cette influence, il ne faut ni l’exagérer ni la méconnaître il faut tâcher d’en démêler la nature et d’en préciser l’étendue. On ne doit pas la chercher dans la comparaison des idiomes ; un très petit nombre de mots étrusques se retrouvent dans la langue latine. Sans cela, on serait moins embarrassé pour lire les inscriptions étrusques.

Ces inscriptions nous présentent des mots dont le sens est ignoré, mais qu’il ne serait pas difficile de reconnaître s’ils avaient passé en latin ; or ces mots, nous ne les reconnaissons point ; mais il est entre les deux civilisations d’autres ressemblances que nous pouvons reconnaître.

Ce qu’on appelle les chiffres romains, de l’aveu de tout le monde, sont des chiffres étrusques[1].

    Livrés à eux-mêmes dans des circonstances que la politique du dehors semblait s’étudier à leur rendre difficiles, ils ont prouvé que leur énergie n’était point perdue sans retour ; car ils ont montré la plus rare et la plus enviable, celle qui persévère et se contient.

  1. O. Müll., Kl. Schrift, I, p. 212; Etr., I, p. 314. Ces chiffres, avant d’être romains, avaient-ils toujours été étrusques ? Ce qui pourrait en faire douter, c’est que ce système de numération n’a pas pour principe le nombre douze, mais le nombre dix ou plutôt le nombre cinq, ce qui n’est point étrusque.