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roces et les tueries d’animaux que les Étrusques ne paraissent pas avoir connues. Rome, qui n’a pas inventé beaucoup dans les arts, a inventé cela.

Au point de vue de l’art, il faudrait s’en féliciter si l’humanité le permettait ; car, sans gladiateurs, il n’y aurait pas eu de Colisée.

L’Étrurie possède les restes de plusieurs amphithéâtres. Celui de Sutri, assez bien conservé et dominé par de grands arbres, est d’un effet imposant. S’il était antérieur à la conquête romaine, le type du Colisée serait en Étrurie[1]. Mais l’Étrurie, qui a eu avant les Romains des courses de chevaux et de chars, des combats de gladiateurs, de grossières représentations dramatiques, n’a pas eu, je crois, avant elle de théâtre et d’amphithéâtre, pas plus qu’elle n’a eu de cirques[2].

Rome, en accueillant dans son sein ces jeux de diverses natures, la première a créé pour eux des monuments.

Les monuments sont moins anciens que les usages qui leur donnent naissance : il y a eu un culte dans les bois sacrés avant qu’il y eût des temples.

Tout ce qui à Rome était pompe, ornement, magni-

  1. C’est l’opinion de M. Dennis. (Denn., Etr., I, p. 94, 7.)
  2. Dans un tombeau étrusque, la Grotta delle Bighe, à Corneto (Denn., Etr., II, p. 187), il n’y a pas de cirque. Les spectateurs des courses sont placés sur une plate-forme qui semble en bois, assez fidèle image de celles que remplacèrent les gradins du grand cirque.