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La bulla, cette petite boule d’or, signe distinctif des jeunes patriciens, et dans laquelle on mettait un fascinum destiné à les préserver du mauvais œil[1], ce qui montre que cette superstition, encore vivante et dérivée des Pélasges, avait été portée par eux en Étrurie comme dans le reste de l’Italie, et, en Grèce, la bulla était un ornement étrusque[2].

On la suspendait au cou des triomphateurs pour les préserver des menaces et des périls de la félicitée[3].

La pourpre triomphale elle-même était de provenance étrusque, non le triomphe, le triomphe ne pouvait être que romain, comme son nom[4] ; mais tous ses accessoires avaient été empruntés aux fêtes de l’Étrurie ; seulement, d’une vaine magnificence, d’une procession majestueuse, d’une funzione, comme on dirait aujourd’hui à Rome, où l’on appelle fonction tout ce qui amuse l’oisiveté, les Romains avaient fait une cérémonie sérieuse, une splendide récompense de la conquête.

Avec Tarquin, qui, disait-on, était monté le premier sur un char de triomphe au Capitole, nous sommes loin du triomphe pédestre et rustique de Romulus. Déjà les pompes de l’Étrurie, telles que les représentent les monuments de ce pays[5], ont été ap-

  1. Marq., Handb., IV, 128.
  2. Juvénal l’appelle l’or étrusque. (Sat., V, 164.)
  3. Macr., Saturn., I, 6 ; Pl., Hist. nat., XXVIII, 7, 4.
  4. Triumpe, dans le chant des frères Arvales.
  5. O. Müll., Etr., II, p. 198-9.