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religion romaine. Le dieu suprême de ce peuple libre était un dieu libre.

Les douze dieux Consentes furent acceptés par les Romains ; le sénat put s’arranger de ces conseillers de Jupiter, qui semblent représenter dans l’Olympe arislocratique des Étrusques les douze Lucumons d’Étrurie.

Leurs statues s’élevaient dans le Forum romain ; en bronze, comme presque toutes les statues étrusques[1] ; elles représentaient six dieux et six déesses. Les déesses étaient donc admises au conseil du Jupiter étrusque.

Ainsi Tanaquil fut la sage conseillère du premier Tarquin, et Tullie la détestable instigatrice du second. Les femmes paraissent avoir été placées en Étrurie plus haut qu’en Grèce[2], et y avoir occupé un rang pareil à celui qu’occupèrent les matrones dans la société romaine.

Les dieux Consentes ne figurent point dans l’histoire religieuse du peuple romain. Cependant leur culte subsista jusqu’à la fin de l’empire. Ils avaient à

  1. Et en bronze doré, ce qui était un procédé de l’art étrusque. (Varr., De R., I,1.)
  2. Les enfants portaient le nom de leur mère aussi bien que de leur père. La mère du mort est indiquée dans les inscriptions funéraires de l’Ètrurie (O. Müller, Kl. Schrift., I, p. 172), comme dans celles de l’Égypte. Les femmes honnêtes prenaient place à côté des hommes dans les festins, ce qui n’avait point lieu en Grèce, et qui est représenté dans plusieurs tombes étrusques.