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toute sa force. Ce bloc de bronze représente un animal dont le poil est fantastique, dont l’attitude est roide, mais dont le caractère est vigoureux, l’expression puissante, et qui respire la férocité primitive de Rome.

L’art de la poterie étrusque passa de bonne heure à Rome par les Sabins, puisque Numa était dit avoir institué la confrérie des potiers.

Comme nous n’avons aucune peinture romaine antérieure au temps où les arts de la Grèce pénétrèrent à Rome, nous ne pouvons déterminer ce que la peinture romaine put devoir à celle des Étrusques. Celle-ci ne paraît pas y avoir joui d’une grande faveur. On n’a pas trouvé de vases peints à Rome, et le premier peintre romain est l’aïeul de l’un des plus anciens historiens romains, Fabius Pictor.

Mais nous savons que la musique religieuse et guerrière des Romains et leurs principaux instruments étaient un emprunt fait à l’Étrurie.

L’emploi de la flûte qui accompagnait tous les sacrifices[1], les chants en l’honneur des morts, les représentations dramatiques, même la déclamation des orateurs, jusqu’au travail, disaient les Grecs moqueurs,

  1. Les joueurs de flûte s’étant retirés à Tibur, parce qu’on leur avait enlevé le droit de prendre leur repas dans le temple de Jupiter, on ne pouvait plus accompagner les sacrifices des chants accoutumés.(Tit. Liv., IX, 30.) Cela montre à quel point les joueurs de flûte étaient considérés comme des personnages religieux et leur art comme une partie essentielle du culte public.