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rer contre lui, contre les chefs latins, et allègue en preuve de cette accusation les armes qu’on trouvera cachées dans sa demeure. On y trouve en effet les armes que Tarquin y avait fait mettre. Il se rencontre toujours des gens disposés à croire que les ennemis des puissants sont des criminels. On inflige à Herdonius un supplice barbare, il est précipité la nuit, à l’endroit qu’on appelait la tête de la source de Ferentina, et l’on enfouit son corps sous des claies chargées de pierres amoncelées. Cette tragique histoire s’est passée dans le bois charmant de Marino.

Le matin suivant, les chefs étaient de nouveau réunis près de l’eau qui recélait le cadavre d’Herdonius, et dont le murmure rappelait le sort de quiconque résistait à Tarquin. Profitant de la terreur dont les esprits sont frappés, celui-ci impose aux Latins un traité inégal. Tels étaient les moyens qu’employait la politique de Tarquin.

Un autre fait achève de peindre cette politique à la César Borgia.

Prés de Rome était Gabie, ville antique[1], d’une grande importance[2], peut-être anciennement pélas-

  1. Gabie est la première ennemie de Rome. La Subura, petite bourgade ligure, eut à se défendre contre elle. C’est contre elle que furent construits ce qu’on appelait le mur de terre des Carines, et peut-être l’agger de Servius Tullius ; c’était pour veiller aux tentatives de Gabie que ce roi s’établit sur l’Esquilin.
  2. Très-peuplée et très-considérable, selon Denys d’Halicarnasse