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pléta le mur de Servius Tullius, et acheva le grand égout (Cloaca Maxima).

Un égout est le monument qui atteste le plus la puissance des rois étrusques, et celui qui leur a le mieux survécu.

J’ai dit que c’était aujourd’hui la mode en Allemagne de nier ou au moins d’amoindrir le plus possible l’influence de l’Étrurie sur les Romains. Quand on effacerait des auteurs anciens tous les passages qui attestent cette influence on n’aurait rien fait, si on ne supprimait la Cloaca Maxima, et ce ne serait pas une petite affaire.

Car la Cloaca Maxima est certainement un ouvrage étrusque ; les matériaux dont elle est composée[1], la construction de ses murs et de sa voûte sont étrusques.

La voûte, par laquelle l’architecture romaine se distingue de l’architecture grecque, la voûte est une imitation des Étrusques[2]. On la trouve assez fréquemment dans les monuments de l’Étrurie[3] ; elle paraît

  1. Elle est comme les murs des rois en tuf, selon le mode étrusque. En plusieurs endroits où les égouts ont été refaits, on trouve l’emploi du travertin et même de la brique ; la présence du travertin a été signalée aussi dans la Cloaca Maxima, mais M. Abeken (Mittelit., p. 171), la nie formellement. Dans tous les cas, le travertin ne prouverait rien autre chose qu’une réparation. Pour les briques, est-il bien sûr que les Étrusques, si habiles à manier l’argile, n’aient pas connu la brique employée anciennement en Asie et en Égypte ?
  2. O. müll., Etr., I, p. 258.
  3. Dans des tombeaux, dans la citerne de Volterre, aux extrémités