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de Corinthe, ait envoyé consulter l’oracle suprême des nations helléniques.

Ce n’est pas d’ailleurs la seule trace de rapports entre la Grèce et Rome au temps des rois.

Ces rapports ne furent considérables et réguliers que plus tard ; mais ils existèrent dès lors partiellement, dans une mesure qu’il faut reconnaître, mais qu’il ne faut pas exagérer.

Nous avons vu un chef étrusque, Mastarna, importer de l’Italie méridionale à Rome une constitution grecque. De l’Italie méridionale, probablement de Cumes[1], colonie grecque, vint aux Romains leur alphabet, employé dans un traité conclu par ce même Mastarna devenu le roi Servius Tullius, traité dont Denys d’Halicarnasse[2] vit l’original ou au moins une reproduction conservée dans le temple de Diane sur l’Aventin. C’est à Cumes qu’alla mourir Tarquin.

Les Phocéens, qui devaient fonder Marseille, visitèrent Rome en passant[3].

À ces rapports antiques de la Grèce et de Rome se rattache certainement l’histoire des livres sibyllins vendus très-cher à Tarquin par une femme inconnue.

L’origine des oracles sibyllins paraît remonter aux

  1. Voy. O. Müll., Etr., II, p. 312.
  2. Den. d’Hal., IV, 26.
  3. Ce fait, rapporté par Justin (XLIII, 3), mérite quelque confiance ; car Justin est un abréviateur de Trogue Pompée, et celui-ci, originaire de la Gaule méridionale, paraît avoir été particulièrement renseigné sur tout ce qui concernait les origines massaliotes.