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nation ; mais ce nom de roi était devenu odieux à tous ; et d’ailleurs une aristocratie, quand elle est toute-puissante, n’aime pas à se détrôner au profit d’un de ses membres. Celle-ci préféra donc tirer de son sein deux chefs annuels qu’on appela consuls.

La pensée de la république n’était peut-être pas nouvelle ; on la prêtait à Tullius Servius ; on croyait même qu’elle s’était manifestée après la mort de Romulus[1].

Rome trouva chez ses ennemis l’exemple de ce qu’elle-même exécutait ; depuis un certain temps, l’Étrurie avait remplacé la royauté à vie de son chef suprême par l’autorité de magistrats renouvelés chaque année.

On a remarqué aussi que, vers le même temps, plusieurs villes grecques de l’Italie méridionale s’étaient soulevées contre leurs tyrans.

À Rome, tout s’opérait dès lors par transition et par compromis. Les consuls furent décorés des insignes de la royauté, et, pour ne pas effrayer les imaginations inquiètes de ce qui pouvait la rappeler, il fut décidé que chacun des consuls porterait seul et tour à tour ces insignes pendant un mois.

On avait besoin de l’appui des plébéiens, dont les uns étaient riches et les autres étaient pauvres. Pour plaire aux riches, on remit en vigueur la constitution de Servius[2], qui mesurait l’influence dans les votes à

  1. Cic., De Rep., II, 12.
  2. On l’a nié ; cependant le rétablissement des assemblées par cen-