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En ce qui concernait le champ de Mars, le droit des Romains était meilleur que pour les autres propriétés des Tarquins.

Le champ dédié a Mars, dieu national des Sabins, et vers une des extrémités duquel s’élevait l’autel de ce dieu, avait probablement, dès le temps des rois sabins, été consacré à la religion, puis avait conservé en partie cette destination sous les premiers rois étrusques, et même après que Tarquin le Superbe l’avait usurpé ; car il est question d’une vestale qui en donna une partie au peuple romain[1].

Le champ, de Mars était le lieu où tout le peuple se rassemblait en centuries pour les élections.

Tarquin s’en était emparé en supprimant ces assemblées instituées par Servius.

Ces assemblées étant rétablies, le champ de Mars retournait naturellement au peuple.

Les consuls complétèrent le sénat, qu’avaient décimé les cruautés de Tarquin en y faisant entrer des plébéiens et des chevaliers[2], c’est-à-dire des Latins et des Sabins[3].

Ainsi était de nouveau scellée la fusion entre les races, œuvre de Servius, et à laquelle avait concouru

  1. Plut., Publ., 7. Becker (Handb., I, p. 655) pense qu’il s’agit peut-être ici d’un Campus Tiberinus au delà du Tibre. Mais ce champ est appelé (Gell. N. Att. VI, 7) Tiberinum sive Martium
  2. Tit. Liv., II, 1.
  3. Voy. t. I, p. 481.