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maine[1], faisait partie de la croyance indigène et n’avait point été communiquée, comme les grandes divinités, aux Sabins et aux Latins par les Pélasges. C’est pour cela que le temple de Carna s’éleva sur le Cælius, mont latin depuis Tullus Hostilius.

Carna était une divinité populaire du foyer qui défendait les enfants des êtres malfaisants. Brutus lui avait voué un culte, sans doute parce qu’il se regardait comme le protecteur du berceau de la république.

Passionnément attaché à sa patriotique entreprise, Brutus, après lui avoir sacrifié ses fils, donna pour elle sa vie.

Il tomba dans la première bataille livrée par les Romains aux maîtres qui voulaient de nouveau les asservir. Tarquin était allé implorer le secours dé Tarquinii et de Véies. Ce secours lui fut accordé. Ces deux villes étrusques armèrent pour rétablir à Rome le pouvoir d’une famille étrusque. Brutus accourut pour les repousser. Les deux armées se rencontrèrent sur le territoire sabin[2]. Aruns, un des fils de Tarquin, et Brutus, fondirent l’un sur l’autre, et, emportés par leur furie, se percèrent mutuellement de leurs lances.

  1. Carna ou Cardea fut mise par les Sabins en rapport avec leur dieu Janus. (Ov., Fast., VI, 101 et suiv.)
  2. C’était dans un pré appelé, comme Brutus lui-même Junius, près d’un bois consacré au héros Horatius. Nous avons vu que Brutus et Horatius étaient Sabins. Près de là était la forêt Arsia, nom qui parait également avoir été sabin. Voyez plus loin.