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jusqu’au roi étrusque et de le tuer au milieu des siens.

Mais, pour ne point s’exposer à être arrêté comme transfuge, il voulut se mettre en règle, et, se présentant devant le sénat, déclara qu’il avait un grand coup à frapper. Le sénat comprit et l’autorisa dans son dessein. Cachant un poignard sous ses vêtements et mêlé dans la foule, il entre dans la tente du roi, se trompe et frappe le scribe qui présidait à la paye des soldats. Amené devant le tribunal de Porsena, il se nomme, déclare qu’il a voulu tuer un ennemi, qu’il est prêt à mourir. Il ajoute :

« Je ne suis pas seul ; derrière moi est un nombreux cortège de mes pareils qui ambitionnent la même gloire. Prépare-toi donc à un combat sans relâche et défends ta tête à toute heure ; attends-toi à avoir toujours à ta porte un ennemi et un poignard. Nous, la jeunesse romaine, nous te déclarons cette guerre. Ne crains point une guerre ouverte, une bataille rangée. Toi seul auras constamment affaire à tous. »

    Trebula Mutusca, ou simplement Mutuscaæ, fut une ville de la Sabine. Les Aræ Mutiæ étaient près de Véies (Nibb., Dint., I, p. 216), et le nom de Mutina (Modène) probablement ombrien. Le dieu Mutinus paraît sur les monnaies de la gens sabine Titia. Scævola était également Sabin, comme les surnoms en la, Publicola, surnom des Valerius, Sylla et Merula, des Cornelius, gentes sabines. Cordus, autre surnom de Mutius, est un vieux mot cité par Festus (P. Diac., p. 65) qui ne se retrouve pas en latin et qui était vraisemblablement sabin.