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Porsena ordonne que Mutius soit entouré de feux pour le forcer à révéler plus clairement le danger qu’il annonce. Alors Mutius place sa main dans les charbons allumés sur un autel et la laisse brûler en disant au roi :

« Ceci est pour te montrer combien le corps est peu de chose à ceux qui voient devant eux une grande gloire. »

Le roi, auquel la menace de Mutius avait donné à penser, le fait éloigner du foyer ardent, lui accorde la vie et la liberté.

Pour tout remerciment, l’indomptable jeune homme lui apprend que trois cents jeunes patriciens ont résolu sa mort.

« Je suis tombé au sort le premier ; les autres, chacun à son tour, quand le sort l’aura désigné et que le moment sera propice, feront ce que j’ai tenté. »

Porsena, que l’incident avait fort ému, dit Tite Live, Porsena, épouvanté de ce danger toujours présent et qui devait se renouveler avec chaque conjuré, envoie aux Romains des ambassadeurs pour s’excuser d’avoir soutenu Tarquin, ne sachant point que les Romains ne voulaient pas consentir à le recevoir et leur demandant des otages pour pouvoir évacuer sans danger la forteresse du Janicule.

Le sénat donna à Mutius des prés qui s’appelaient encore de son nom sous Auguste[1], les prés de Mutius,

  1. Den. d’Hal., V, 35.