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nouer des intelligences dans la confédération des cités latines, réorganisée et longtemps dirigée par lui. Elle ne pouvait voir d’un œil favorable une révolution conduite par des Sabins, et devait craindre que leur triomphe ne fût une menace pour l’intérêt latin. Aussi c’est à la tête des populations latines que les Tarquins tentèrent contre Rome délivrée ce grand effort qui vint échouer au bord du lac Régille.

On est plus surpris que les Sabins aient fait les premiers la guerre aux Romains. Mais rien ne montre que cette guerre fût liée à la cause des Tarquins, et un incident qui la suivit fait connaître qu’il y avait dans la Sabine un parti favorable à la révolution que des Sabins venaient d’accomplir.

Car c’est alors que la puissante tribu des Claudius, s’étant opposée vainement à ce que l’on fit la guerre contre Rome, vint se donner à elle ou plutôt s’unir avec ses cinq mille clients aux autres grandes familles sabines qui se trouvaient a la tête de la république. En devenant romaine, elle demeura sabine.

Les Claudii continuèrent d’habiter au delà de l’Anio, dans une région conquise sur leurs compatriotes, où on leur permit de s’établir[1]. Les chefs de la tribu vinrent demeurer à Rome, et ils y restèrent aussi sabins que dans leur pays[2].

  1. On leur donna toutes les terres, entre Fidène et Ficulée, qui étaient sur la voie Salaria. (Tit Liv., II, 16 ; Den. d’Hal., V, 40 ; Suet., Tib., I, Plut., Publ., 21 ; Nibb., Dint., II, p. 381-2.)
  2. Selon Tite Live, Denys d’Halicarnasse et Suétone, ils venaient de