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surtout de Denys d Halicarnasse[1]. De plus, cette narration est parfaitement conforme à la disposition des lieux, ce qui suppose une tradition au fond véritable ; car on ne se serait pas donné la peine d’approprier si exactement aux localités une pure fiction.

La légende est toujours plus locale que le roman, excepté quand c’est W. Scott qui l’écrit ; mais il n’y avait pas de W. Scott a Rome.

La détermination du lieu où fut livrée la bataille du lac Régille est une des belles découvertes de M. Rosa, qui l’a reconnu non loin de la Colonna. Là fut évidemment un lac aujourd’hui desséché, dans un endroit qui s’appelle encore le Marais (Pantano). On voit la route antique contourner l’espace que le lac occupait, tandis que la route moderne, postérieure à son desséchement, le traverse en partie.

Une fois en possession, grâce à M. Rosa, de l’emplacement véritable du lac Régille, on retrouve à merveille la situation des deux armées.

Le dictateur Aulus Postumius arrive en une nuit en présence des Latins campés prés du lac Régille. Ce trajet, d’environ quatre lieues, pouvait facilement s’opérer dans une nuit. Les Latins étaient postés

  1. On pourrait croire que Denys a inséré ces détails épiques dans son récit par l’envie naturelle à un rhéteur d’imiter Homère ; mais la plupart se retrouvent dans la narration beaucoup plus succincte de Tite Live, et avec quelques variantes qui empêchent de supposer que l’un des deux historiens ait copié l’autre.