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Cicéron disait vrai, la curie était la tête et le sénat l’intelligence de Rome. Dans cet édifice qui dominait le Forum, ce corps illustre qui s’élevait au-dessus de la nation en eut toujours la pensée, en dirigea toujours l’action politique aussi longtemps qu’elle fut libre.

En droit comme en fait, les portes de la curie étaient ouvertes[1]. Des plébéiens y furent déjà admis dès le temps des rois, puis par Brutus et Valerius Publicola[2].

Après que les plébéiens eurent remporté sur le patriciat cette série de victoires qui commença par le droit au mariage et finit par le droit au consulat, les consuls et les censeurs désignèrent comme sénateurs les plus dignes de chaque ordre[3]. Les anciens magistrats plébéiens, les tribuns, les édiles, faisaient de droit partie du sénat[4].

Enfin les Gracques y introduisirent trois cents chevaliers, et au temps des Gracques les chevaliers étaient de riches plébéiens.

  1. Il fallait bien qu’elles le fussent, puisque les tribuns assis la porte de la curie étaient là pour surveiller les délibérations du sénat.
  2. Den. d’Hal., V, 13.
  3. Fest., p. 246.
  4. Prætorii, tribunicii, ædilicii, quæstorii. (Cic., Phil., XIII, 14.) Licinius Calvus, le premier tribun consulaire plébéien, était un vieux sénateur. (Tit. Liv., V, 12.)
    … Deligerentur autem in id concilium ab universo populo, aditrusque in illum summum ordinem omnium civium industriæ virtutique pateret. (Cic. pro. Sest., 65.)