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Les familles patriciennes formaient, il est vrai, le corps de cette assemblée, et transmirent de siècle en siècle la tradition invariable de la politique romaine. La curie placée au pied du saint Capitole veillait à la conservation de la religion nationale, étroitement mêlée à toutes les grandeurs de Rome. Placée en face du temple de Saturne, où se gardait le trésor public, elle surveillait et dirigeait l’emploi de ce trésor. Élevée au-dessus du Comitium et du Forum, des assemblées du patriciat et de la plebs, elle avait l’œil sur les comices patriciens et les comices plébéiens, dont les résolutions avaient besoin d’être autorisées par elle.

Sur une décision de la curie, un magistrat abdiquait, ou tous les pouvoirs étaient réunis dans la main d’un dictateur.

Contre les degrés de la curie vinrent plus d’une fois se briser les tumultes du Forum et la puissance devenue exorbitante des tribuns. De la curie partait la déclaration et venait la direction de la guerre ; postée comme en sentinelle au pied de la montée triomphale et non loin de la prison Mamertine, elle accordait le triomphe après la victoire et prononçait sur le sort des peuples vaincus, dont les chefs étaient étranglés pendant le triomphe dans cette prison.

Dans certains cas, la curie devenait, ainsi que la Chambre des lords, une cour de justice. Les sénateurs étaient des juges ; ils déclaraient qui il leur plaisait ennemi du peuple romain. C’est à eux que