Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fut constamment abandonnée la dispensation du trésor public[1].

Telle fut la curie pendant les quatre premiers siècles de la république. Quand le temps de son pouvoir et celui de la liberté qu’elle était chargée de défendre[2] furent passés, elle brûla.

La curie était dans un rapport étroit avec ce lieu si important par le rôle qu’il a joué dans l’histoire politique de Rome et dont on parle trop peu, le Comitium, où délibéraient les curies patriciennes, le Comitium, voisin, rival et ainé du Forum plébéien.

Il faut nous arrêter un moment à ces deux pôles de la vie politique des Romains, à ces deux endroits célèbres dont l’antagonisme local figure et manifeste cet antagonisme de la plebs et du patriciat, qui fut la fièvre continue et la vie ardente du peuple romain tant que ce peuple vécut.

Rome vit un frappant symbole de la destinée des deux ordres. Il y avait sur le Quirinal, devant le temple de Quirinus[3], deux myrtes sacrés appelés, l’un le Patricien, l’autre le Plébéien[4].

Jusqu’au milieu du cinquième siècle, l’arbre patri-

  1. Cic., in Vat., 15.
  2. C’était (Cic., Pro Sest., 65) l’un des buts de l’institution du sénat. Senatum reipublicæ custodem, præsidem, propugnatorem, collocaverunt (majores)… plebis libertatem ac commoda tueri atque augere voluerunt.
  3. Près des quattro fontane.
  4. Pl. Hist. nat., XV, 35, 2.