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d’abord sur le mur blanc de quelque temple, puis sur une planche blanchie (album).

Le nouveau préteur laissait intact le texte ancien et se bornait à récrire ce qu’il changeait et à écrire ce qu’il ajoutait.

Ce tableau était une image parlante de l’esprit de la législation romaine, qui, lente à détruire et prudente à innover, transformait insensiblement, mais effaçait très-peu. Aussi cet édit s’appelait-il, ce qui est profond, perpétuel et annuel, c’est-à-dire durable et renouvelé.

C’est aussi l’esprit de la cour de Rome, mais elle est encore plus enchaînée à la tradition immobile du passé, elle a son édit perpétuel, mais elle n’a pas son édit annuel.

En face du jugement présidé par le préteur et rendu par des juges patriciens dans le Comitium subsistait le vieux jugement populaire des centumvirs qui devait se tenir dans le Forum. Sous l’empire, nous voyons un procès jugé par les centumvirs, dans la basilique Julia[1].

Les centumvirs représentant les tribus[2] offrent de grandes ressemblances avec les héliastes d’Athènes et sont encore une imitation romaine des institutions de la Grèce, qu’on peut faire remonter, comme le pense Niebuhr, à Mastarna. Les anciens avaient leur jury[3]

  1. Pl. Ep., V, 9 (21).
  2. P. Diac., p. 54.
  3. Le nom même des jurés rappelle que les héliastes n’étaient admis à juger qu’après avoir prêté un serment.