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Les comices par curies étaient exclusivement aristocratiques, les comices par centuries étaient composés de la totalité des citoyens dont les votes comptaient en proportion de leur richesse ; la pure démocratie eut aussi ses comices, dans lesquels la naissance ne constituait point un droit, la richesse ne donnait aucun avantage, mais le nombre était tout : on les appelait les comices par tribus.

Moins anciens que les deux autres, ils gagnèrent toujours en importance. Leur progrès suit et manifeste l’ascendant croissant de la démocratie dans la constitution romaine.

Les comices par tribus ne sont pas attachés invariablement à un lieu particulier : la démocratie n’aime point à s’enchaîner par l’usage et par la tradition ; instable et capricieuse de sa nature, il lui plaît de changer de place aussi bien que de résolution. Aussi les comices par tribus se tinrent-ils quelquefois dans le Champ de Mars, comme les comices par centuries ; quelquefois sur le Capitole, comme les comices patriciens[1]. Pourquoi le peuple souverain aurait-il respecté une prérogative et n’aurait-il pas voulu établir qu’il se réunissait là où bon lui semblait, que les lieux de réunion assignés aux autres assemblées pouvaient recevoir les siennes ? Il n’osa cependant jamais usurper le Comitium, cet an-

  1. Tit. Liv., XLIII, 16. Ils eurent lieu aussi dans les prés Flaminien (Tit. Liv. III, 54.)