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qu’on prenait dans le lieu où se trouvait l’armée n’étaient pas toujours jugés suffisants, et alors le général quittait son camp et revenait à Rome[1] pour accomplir cet acte religieux auquel on attachait une grande importance. Le voisinage de Rome était considéré comme une condition nécessaire à la perfection des auspices. Quand la guerre fut portée hors de l’Italie, on imagina de désigner dans le pays conquis (in captivo agro) un lieu qui représentait Rome à l’étranger, et où, s’il en était besoin, l’on revenait chercher les auspices[2]. Tant le voisinage, au moins fictif, du sol de Rome était nécessaire aux auspices ; tant ce sol était par excellence le sol sacré.

Les inaugurations se faisaient dans la citadelle capitoline, où était le lieu augural (auguraculum)[3], et dans la voie Sacrée, où les augures venant de la citadelle descendaient[4]. Cette voie était orientée de

  1. Tit. Liv., VIII, 30.
  2. Serv., Æn., II, ’178.
  3. P. Diac., p. 18.
  4. Varr., De L. lat., V, 47. Cela montre que dans l’antiquité le prolongement de la voie Sacrée, qui allait jusqu’au Capitole, fut la voie qui côtoyait le Forum du côté du sud, car c’est elle que l’on trouvait en descendant de l’Arx ; l’autre embranchement de la voie Sacrée, celui du côté septentrional du Forum, ne pouvait encore conduire jusqu’à la citadelle, car il eût dû passer entre la curie et le Comitium, entre lesquels il ne paraît pas qu’alors une voie passât. Quand la curia Julia, placée au sud du Comitium, eut remplacé la curia Hostilia, qui était au nord, la voie longeant le Forum au nord devint un autre prolongement de la voie Sacrée, par où elle put également atteindre le Capitole.