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l’écraser, toutes ces nations sont devant nous et à la portée du regard.

Voici du côté de la mer les montagnes des Volsques ; plus à l’est sont les Herniques et les Æques ; au nord, les Sabins ; à l’ouest, d’autres ennemis, les Étrusques, dont le mont Ciminus est le rempart.

Au sud, la plaine se prolonge jusqu’à la mer. Ici sont les Latins, qui, n’ayant pas de montagnes pour leur servir de citadelle et de refuge, commenceront par être des alliés.

Nous pouvons, donc embrasser le panorama historique des premiers combats qu’eurent à soutenir et que soutinrent si vaillamment les Romains affranchis.

Mais rentrons d’abord dans Rome, où deux classes, deux races, deux villes, comme dit Denys d’Halicarnasse[1], sont en présence et en guerre, se haïssant l’une l’autre, toujours prêtes, ce semble, à se séparer, mais finissant toujours par s’unir pour défendre en commun une patrie libre.

Ces dissensions naissent avec la république. Le lendemain de la bataille du lac Régille, l’orgueil patricien, la vieille dureté sabine, sont aux prises avec la souffrance et la colère des fils opprimés du Latium. De là des luttes sans cesse renouvelées et qui eurent constamment le caractère d’une guerre civile au fond de laquelle était une guerre nationale.

  1. Den. d’Hal., VI, 36.