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mille[1] les images de ses ancêtres sur des boucliers qu’il suspendit dans le temple de Bellone, déesse guerrière des Sabins[2].

Les sentiments de Servilius et d’Appius furent conformes à leur origine. Servilius proposait des concessions. L’inflexibilité superbe d’Appius n’en voulait admettre aucune.

Tout à coup on annonce que les Volsques s’avancent et viennent assiéger la ville. La plebs est transportée de joie à cette nouvelle. On s’exhorte à refuser le service militaire ; on s’écrie :

« Que les patriciens aillent combattre ; à eux les périls de la guerre, puisqu’ils en ont tout le profit ! »

Cependant la curie est consternée. On y craint autant les citoyens que les ennemis.

Le consul populaire fait rendre un édit par lequel il est défendu de tenir emprisonné un citoyen romain et de l’empêcher ainsi d’aller se faire inscrire comme soldat ; de posséder ou de vendre la terre d’un soldat tant qu’il serait sous les armes ; de détenir personne de sa famille.

Un tel édit montre si les griefs des plébéiens étaient fondés, par ce qu’il avoue en l’interdisant.

Aussitôt les nexi accourent, donnent leurs noms, prêtent le serment, vont combattre les Volsques et

  1. Plin., Hist. nat., XXXV, 3, 1.
  2. Le temple de Bellone, comme la colonne de la Guerre, était près de la place Paganica.