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Le prince romain, au contraire, peut être aimable et honorable ; il peut avoir une dose très-raisonnable de vanité aristocratique, mêlée de bonhomie ; mais il n’a certes plus rien de la magnifique hauteur et de la dureté orgueilleuse de Caius Martius Coriolanus.

Les patriciens, humiliés par la peur que leur avait faite Coriolan, s’en vengèrent sur un autre patricien qui se fit craindre d’eux, non comme appui des Volsques, mais comme auxiliaire des plébéiens. À l’exil de Coriolan, décrété par les tribuns, ils répondirent par la mort de Spurius Cassius.

Spurius Cassius s’était signalé dans les premières campagnes de la république ; il avait fait avec les Latins un traité important, car il assurait à Rome l’alliance des populations latines contre les Æques et les Volsques, infatigables à la combattre. C’était la pensée qui avait fait élever par Servius Tullius le temple de Diane sur le mont Aventin ; Rome s’appuyant sur le Latium contre les nations sabelliques, sur la plaine contre la montagne. Ce traité devait être maintenu tant que le ciel et la terre resteraient à leur place. On le considérait comme si important, que la table d’airain sur laquelle il était gravé fut placée derrière la tribune[1].

  1. Cicéron (Pro Balb., 23) dit : Nous nous souvenons de l’avoir vue ; elle disparut donc du temps de Cicéron, mais ce ne put être, comme on l’a dit, dans l’incendie de la curie qui eut lieu après la mort