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Spurius Cassius fit un pas de plus dans la même voie, et conclut avec les Herniques un traité qui détachait ce peuple montagnard et belliqueux des autres peuples sabelliques. Après ce succès d’une haute importance, il n’obtint qu’avec peine le triomphe.

On lui disputait cet honneur, sous prétexte qu’il n’avait livré aucune bataille, pris aucune ville, et fait des conditions trop favorables aux Latins et aux Herniques.

C’était une injustice. Ces deux traités valaient vingt combats qu’ils épargnaient aux Romains, et les droits accordés aux Latins et aux Herniques étaient une sage concession, grâce à laquelle Rome trouva pendant les guerres qui suivirent des alliés sans lesquels, n’ayant d’appui ni dans la plaine ni dans la montagne, elle aurait probablement succombé.

Soit irritation contre le sénat qui lui avait marchandé les honneurs du triomphe, soit plutôt sagesse d’un esprit supérieur qui avait déjà montré savoir ce que parfois on gagne à accorder, Spurius Cassius, dans son troisième consulat, prit l’initiative de mesures populaires que les patriciens ne lui pardonnèrent jamais.

Il voulait partager entre les Latins et les plébéiens, ces Latins de Rome, le territoire cédé par les Herniques. De plus, le premier, il revendiquait, pour être

    de Clodius, car le discours Pro Balbo fut prononcé avant cet événement.