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pour ainsi dire sacrée, et l’innovation tentée n’eut pas de suite.

C’est pendant cette période obscure et curieuse de l’histoire romaine qu’on voit, de 269 à 275, sept Fabius de suite consuls. La gens Fabia, sabine comme la gens Claudia par son origine, mais plus anciennement domiciliée à Rome, fut alors une véritable dynastie aristocratique, tandis qu’on voit un Julius de race latine, un aïeul de César, prendre parti pour les plébéiens[1].

Mais ces Fabius avaient un grand cœur. Le rôle d’instrument d’oppression et d’injustice que leur faisait jouer l’aristocratie romaine finit par leur répugner.

Kæso Fabius, celui-là même qui avait prononcé la condamnation de Spurius Cassius, fut le premier à demander la loi agraire, se fit aimer des soldats par ses soins pour les blessés. Dans une bataille, son frère Quintus fut tué ; son autre frère Marcus sauta pardessus le corps de Quintus lui et Kæso entrainèrent l’armée.

Les Fabius devinrent populaires à force de gloire. Dès ce moment ils furent odieux aux patriciens.

L’espèce d’hérédité qui s’était établie pour eux dans le consulat fut abolie.

Toujours suspects aux tribuns, leur situation à Rome n’était plus tenable.

  1. Den. d’Hal., VIII, 90.