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Ils résolurent d’en sortir noblement ; ils firent aussi leur sécession, mais sans rien demander que la permission d’aller s’établir à quelque distance de Rome et d’y soutenir à leurs frais la guerre contre les Véiens.

Les Fabius étaient Sabins[1] ; un clan sabin pouvait seul compter quatre mille hommes, et quatre mille hommes vinrent[2] s’offrir au sénat pour aller guerroyer contre les Véiens.

Dans ces quatre mille hommes, il y avait trois cent six patriciens[3] ; le reste était des clients.

Les Fabius étaient établis sur le Quirinal au moins depuis Tatius ; peut-être l’avaient-ils été d’abord sur l’Aventin. Une tradition les met en rapport avec Rémus.

On peut suivre tous les pas des Fabius dans cette

  1. C’est l’opinion de Niebuhr et d’Ott. Müller (Etr., I, p. 201), qui fait remarquer que les gentes sabines, les Claudii, les Valerii, les Fabii, jouent un grand rôle a Rome après l’expulsion des Tarquins. Les Fabii ont leurs sacra sur le Quirinal, où furent plusieurs temples consacrés à des divinités sabines. Les surnoms usités dans cette gens ont une physionomie sabine très-marquée. L’un d’eux, terminé en a, Sanga, vient de Sangus ou Sancus, nom d’un dieu sabin. Trois sont terminés en o, Dorso Labeo et Kæso. Kæso me paraît la forme sabine du mot dont, César est la forme latine. La désinence en ar se retrouve en effet dans Palatuar, fête locale célébrée sur le mont latin ; la désinence o dans celle de plusieurs prénoms sabins que j’ai cités, et dans celle du nom de l’Anio, de la déesse sabine Nerio.
  2. Den. d’Hal., IX, 15. Festus dit cinq mille.
  3. Cum clientium millibus quinque. (Fest., p. 334.) Sex et trecentis Fabii patricii cum familiis suis. (Gell. Noct. att., XVII, 21.) Cum servis et clientibus suis. (Serv., Æn., VII, 846.)