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qu’Icilius est un homme turbulent en qui respire encore le tribunat (on dirait aujourd’hui un homme des anciens partis) ; qu’il cherche à allumer une sédition, mais qu’on ne lui en fournira point le prétexte ; qu’il n’y aura point ce jour-là de jugement ; que si le jour suivant Virginius ne paraît pas, Icilius et les pareils d’Icilius verront que le décemvir sait faire exécuter la loi.

Les proches de Virginie se proposent pour garants, tandis que tous dans cette multitude lèvent les mains et s’offrent à en servir.

Appius, qui, dans tout ce débat, tenait à jouer son personnage de juge indifférent, reste encore quelque temps sur son tribunal ; mais personne ne s’y présente tout le monde n’était occupé que de Virginie. Enfin il se lève, retourne dans sa maison et envoie au camp l’ordre de ne pas donner de congé à Virginius et de le garder prisonnier.

L’infamie avait été habilement conduite, mais elle échoua contre le zèle de deux jeunes gens, un frère d’Icilius et un fils de Numitorius, qui, se doutant bien de ce qui se préparait, étaient partis en toute hâte pour aller avertir Virginius. Ce zèle devança l’empressement des serviteurs d’Appius. Virginius fut averti à temps et put partir avant que l’ordre de le garder prisonnier eût été reçu.

Le lendemain le Forum fut rempli de bonne heure, et les plus résolus durent s’exciter par leurs discours