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convoqué, disant qu’en ce lieu il serait entouré par l’armée qui y campait. Les consuls alors le convoquèrent de l’autre côté de la ville, dans les prés flaminiens, où fut depuis le temple d’Apollon[1]. Là, le triomphe leur fut injustement refusé par le sénat ; mais Icilius alla dans le Forum y monta à la tribune, et fit voter par les tribus le triomphe des consuls.

Pour échapper à la nécessité d’ouvrir le consulat aux plébéiens, les patriciens avaient consenti à remplacer cette haute dignité par une dignité moindre, celle des tribuns consulaires, espèce de transition qui dura cinquante-quatre ans, aimant mieux abolir le consulat que le partager.

Ce fut un temps de guerre sourde, de ruses, de manœuvres, qui succédèrent à cette guerre ouverte contre les plébéiens, qui avaient précédé l’institution des décemvirs ; alors les patriciens s’étaient souvent arrogé le droit de nommer les consuls [2]. Maintenant ils s’arrangeaient pour faire nommer les tribuns consulaires, qui, durant quarante-trois ans, furent tous patriciens[3].

Pendant ce temps les tribuns ne dormaient pas, ils accusaient les patriciens, même les tribuns consulaires, et les faisaient quelquefois condamner. Ils de-

  1. Derrière le temple de l’Espérance (Tit. Liv., XL, 51) entre le Forum Olitorium et le cirque flaminien.
  2. Schwegl., R. Gesch., II, p. 624.
  3. Schwegl., R. Gesch., III, p. 142-7.