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hauteurs à sa droite, le Tibre à sa gauche[1] ; l’ancienne position de Tullus Hostilius. Il fait occuper les collines pour tourner l’ennemi par derrière ces collines sans qu’il s’en aperçût. C’est toujours la même manœuvre employée tour à tour par les Romains et par leurs adversaires, parce qu’elle était commandée par la disposition des lieux.

Alors un spectacle inusité vint frapper les yeux des Romains : les portes de Fidène s’ouvrent, il en sort une multitude portant des torches et toute resplendissante de feux[2]. Ce ne pouvait être qu’un moyen de terreur religieuse, imaginé par des prêtres étrusques. En effet, les soldats furent d’abord effrayés, mais le dictateur Mamercus Æmilius les rassure, les entraîne, et à la tête de la cavalerie se précipite à travers les flammes. Le corps de troupe qui a tourné les collines prend en queue les Étrusques attaqués de front par le dictateur.

Tandis que, pour regagner leur territoire, les Véiens se jettent dans le Tibre et que beaucoup d’entre eux disparaissent dans ses tourbillons, les Fidenates rentrent en désordre dans leur ville, les Romains y entrent à leur suite, et Fidène tombe de nouveau au pouvoir des Romains, qui la perdront, la reprendront et la reperdront de nouveau. Voilà, au milieu du quatrième siècle, où en est la conquête romaine. Elle se fait

  1. Tit. Liv., IV, 32.
  2. Tit. Liv., IV, 33.