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prise au nom du ciel et pour en diriger l’exécution : on fit parler et enlever le bonhomme et creuser l’émissaire par ses soins.

Cette petite comédie religieuse pouvait avoir encore un autre objet ; nous allons voir que Véies fut prise au moyen d’un conduit souterrain (cuniculus) peut-être le sénat avait-il dès lors concerté avec Camille le projet de ce cuniculus et avait-il besoin aussi pour cela d’un Étrusque, qu’il y employa plus tard, après l’avoir employé au percement de l’émissaire du lac Albain.

Cet émissaire est le plus grand ouvrage qu’ait accompli la république romaine[1] : il est percé à travers la roche volcanique ; sa largeur est de cinq pieds, sa hauteur de sept à huit pieds ; des puits nombreux y descendent du sommet de la colline, des corridors y aboutissent, destinés à l’extraction des matériaux.

À l’entrée il est revêtu de murs, dont la direction est oblique, moyen d’amortir l’impétuosité du courant qu’on remarque dans les aqueducs de Rome, souvent

  1. J’ai transcrit, à peu de choses près, la description de l’émissaire du lac Albain, qu’a donnée Hirt dans son histoire de l’architecture antique (die Gescinchte der baukunst bey der Alten, II, p. 105), parce qu’elle m’a paru la plus complète. Mais je dois dire que les dimensions de l’émissaire ne sont pas si considérables suivant Abeken et Nibby. Le premier (Mittelit., p 179) ne lui donne que quatre mille pieds de longueur ; pour la hauteur, six pieds ; pour la largeur, quatre. Nibby (Dint., I, p. 102) lui donne une longueur de sept mille cinq cents pieds, comme Hirt ; pour la hauteur et la largeur, il s’accorde avec Abeken.